CONSEIL MUNICIPAL DU 26 MARS 2010

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«INTERVENTION

 

 

 

«Mieux Vivre Ensemble À Remiremont»

 

 

 

 

Point 30: SIEGE DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE LA REGION LORRAINE

 

 

Monsieur le Maire,

Mesdames, Messieurs les Conseillers,

Cher(e)s collègues,

 

 

Sur ce point, la gauche romarimontaine redit son hostilité à toute tentation recentralisatrice et réaffirme son attachement aux principes de la loi du 2 mars 1982, relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions (dite loi Defferre).

 

La cas préoccupant de la CCI de la région Lorraine ne nous laisse pas indifférent. D'autant que la Chambre de Commerce et d'Industrie à Epinal, faisait suite à une volonté politique de donner une place importante aux Vosges et à ses habitants.

 

Seulement nous n'avons pas la mémoire courte.

 

Nous n'avons pas oublié que vous, votre majorité et votre minorité de droite, se sont bien gardé d'accepter les motions que nous avons proposé à la présente assemblée. Y compris, la dernière, pour la sauvegarde du statut de La Poste.

 

Vous êtes donc complice de son passage il y a quelques semaines au statut de Société Anonyme (S.A.).

 

A la politique du donnant-donnant ou gagnant-gagnant, vous avez préféré celle du rejet systématique et de l'hégémonie. Nous sommes les premiers à le regretter.

 

En conséquence, cher(e)s collègues, nous vous laissons le soin, pour le coup, de prendre vos responsabilités. Pour notre part, le siège de la CCI doit rester à Epinal. En conséquence, nous ne prendrons pas part au vote.Serge Ragot 2 (2)

 

Je vous remercie.

Serge RAGOT

Conseiller Municipal de Remiremont


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Point 31: SUBVENTIONS AUX ASSOCIATIONS ET SOCIETES DIVERSES

 

 

Monsieur le Maire,

Mesdames, Messieurs les Conseillers,

Cher(e)s collègues,

 

 

Concernant l'attribution des subventions au titre de l'exercice 2010, vous vous félicitez de l'augmentation de l'enveloppe financière dévolue au monde associatif qui passe de 783 000€ en 2009 à 798 000€ en 2010 (hausse de 2%). Cela n'est au pire qu'un cache misère, au mieux un faire-valoir. Nous n'oublions pas les coupes sombres de l'an passé.

 

Cependant, nous nous étonnons que les subventions destinées au monde de l'enseignement, de la formation et des affaires scolaires passent de 12 900€ en 2009 à 10 400€ en 2010 (baisse de 20%). Nos jeunes sont l'avenir de notre ville. Pourquoi votre majorité les néglige-t-elle de la sorte?

 

Nous demandons à notre assemblée de réévaluer la part de notre budget destiné aux subventions, pour que ces moyens soient revalorisés de 10% environ (soit 80 000€ environ), ce qui serait beaucoup plus significatif que votre coup de pouce de 2% soit à peine plus que l'inflation sur l'année.

 

Cela est possible si votre majorité consent à investir 2,6% de moins cette année sur les seuls travaux de restructuration des bâtiments, sis Place de l'Abbaye (montant de ces travaux 3 Millions d'€ en 2010) ou simplement si vous acceptez de ralentir quelque peu nos investissements dans la pierre.

 

Mes cher(e)s collègues gardez bien à l'esprit que les forces vives de notre commune n'ont toujours pas digéré les coupes drastiques de l'an passé. L'incompréhension est grande. C'est pourquoi la gauche romarimontaine exige des explications sur ces choix regrettables et vous informe d'ores et déjà de son intention de s'abstenir sur ce point.catherine-sow.jpg

 

Je vous remercie.

Catherine SOW

Conseillère Municipale de Remiremont


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Point 32: DEBAT D'ORIENTATIONS BUDGETAIRES

 

 

Monsieur le Maire,

Mesdames, Messieurs les Conseillers,

Cher(e)s collègues,

 

 

Le débat d'orientations budgétaires s'ouvre dans un contexte dès plus incertain, entre crise économique et sociale et désengagement de l'État. Ce débat est un temps de réflexion nécessaire, qui précède le vote du budget primitif. Mais, cette année, le DOB doit être à Remiremont un moment de sagesse et de discernement.

 

Je m'explique. La précarité dans laquelle un grand nombre de romarimontains est plongé, en raison de la crise la plus grave depuis 1929, nous préoccupe. De nombreuses entreprises ont vu leur activité baisser. Pour maintenir des taux de rentabilité et de profit acceptables, ces entreprises utilisent les vieilles recettes capitalistes.

 

Suppression d'emplois. Pression sur les salaires. Accroissement de la productivité. Ou encore pression sur les entreprises sous-traitantes. C'est peu dire que la colère est grande chez les salariés confrontés à cette exploitation aggravée et que le malaise est profond parmi ceux qui ont cru aux promesses présidentielles de moralisation du capitalisme.

 

Notre ville n'échappe pas à cette morosité sur le front de l'emploi et à cette situation économique dégradée. De nombreux romarimontains ont vu leurs revenus baisser à cause du chômage ou de l'obligation d'accepter des emplois à temps partiels payés une misère. C'est pourquoi, le groupe des élus de gauche demande à notre assemblée, de se pencher sérieusement sur la possibilité de faire émerger une économie sociale et solidaire à Remiremont.

 

La suppression de la taxe professionnelle et l'incertitude entourant le financement futur de nos collectivités locales, nous contraint à la plus grande prudence. Malgré cela, les dépenses d'investissement que vous prévoyez sont importantes et vont engager notre ville pour de nombreuses années.

 

Dès lors, une réflexion sur les investissements de notre collectivité s'impose, d'autant que le gouvernement (soutenu par la plupart d'entre vous), a décidé de nous priver d'une part importante de nos recettes fiscales. Mais ne nous y trompons pas. Au-delà du cadeau fait au patronat, la suppression de cet impôt «imbécile» selon les dires du regretté Président Mitterrand, n'a pour unique visée, que d'obliger nos collectivités à alourdir les charges fiscales pesant sur les ménages. Nous ne sommes pas dupes.

 

Cette assemblée a d'ores et déjà entériné plusieurs projets d'investissement ambitieux. Leur coût se compte en millions d'euros: réaménagement du boulevard Thiers et restructuration de l'immeuble 2, 4 et 4bis Place de l'Abbaye, avant l'installation de l'EHPAD dans le secteur Gares au sujet duquel vous avez informé la présente assemblée de votre intention de l'insérer dans un programme plus vaste d'aménagement du quartier Gares-Octroi-Magdeleine etc..

 

Ces investissements dispendieux devaient, selon les dires de notre collègue René Roussel prononcés ici même, l'an passé: "donner du travail et ce dans un rayon de 30 à 40 km". Force est de constater qu'il n'en est rien. Malgré nos investissements le chômage continue d'augmenter allègrement sur notre bassin de vie et frôle les 10%. Encore une promesse en toc.

 

Face à cette cascade de dépenses, nous vous invitons, vous et votre majorité à réfléchir à la possibilité de créer un local ouvert à la population où ces projets seraient expliqués et les remarques des habitants, de plus en plus sceptiques, notées. Une telle méthode procéderait de la démocratie. Vous n'en avez guère le goût, ni l'habitude. Soit.

 

Pourtant, cette façon de faire serait une amélioration considérable par rapport à la situation actuelle au sein de l'assemblée municipale, où nous avons parfois l'impression que les projets tombent du ciel et le sentiment que les décisions sont prises en comité restreint, avant de mettre le plus grand nombre devant le fait accompli. Le dernier exemple en date étant l'annonce du turn-over express Maison-Sainte-Marie/EHPAD lors de la dernière session.

 

Enfin, à propos de démocratie, je réitère notre proposition d'installation de panneaux d'affichage libre aux quatre coins de la cité pour permettre aux romarimontains de s'exprimer.

 

A la lecture de orientations que vous voulez donner aux dépenses, nous sommes bien obligés d'admettre que la Coquette endormie n'est pas prête de se réveiller.

 

Pour la gauche romarimontaine, la crise sociale, économique et environnementale peut, et doit être une chance pour Remiremont de rebondir. Cela passe par une prise de conscience nouvelle qui doit être suivie d'actions dynamiques. Ces dernières doivent, selon nous, reposer sur trois piliers.

 

Primo, il faut plus de moyens pour les politiques environnementales. Votre majorité n'a pas pris la mesure de la crise écologique. Les horodateurs solaires ne sont pas à la hauteur de l'enjeu. La prise en compte du développement durable dans l’ensemble des politiques municipales est nécessaire et doit s’amplifier. Il faut passer de la parole aux actes, des promesses de campagne aux engagements. Les parcmètres verts, symboles de votre politique «m'as-tu vu» sont plus des alibis dont le but n'est autre que de faire digérer aux romarimontains l'augmentation de 66% du prix du stationnement en 2009, qu'une véritable conception du développement durable. Qu'on se le dise.

 

Pourquoi ne ferions-nous pas du quartier populaire du Rhumont un éco-quartier à loyer modéré, d'autant qu'une réhabilitation et une modernisation du bâti semblent inévitables? Ceci peut être facilité par les subventions régionales dédiées à cet effet. Ce projet d'envergure aurait le mérite de redynamiser un quartier en déshérence et d'envoyer un signe fort à ses habitants qui se sentent trop souvent exclus de la ville dans laquelle ils résident pourtant.

 

Une politique environnementale digne de ce nom n'est pas une politique de paillettes et de froufrous (même au lendemain du Carnaval vénitien!). Ce doit être une politique globale et cohérente, qui demande plus de sérieux dans le traitement des dossiers. Cette politique rigoureuse doit débuter par un bilan énergétique de l'ensemble des bâtiments publics de la municipalité pour aboutir, dans les délais les plus brefs, à un plan de modernisation et d'isolation de ces bâtiments.

 

Secundo, nous devons donner plus de moyens (tant financiers que matériels) pour le social, la culture et l'éducation.

 

Socialement, la crise rejette beaucoup de nos concitoyens à la marge (les personnes âgées, les personnes handicapées, les personnes seules ou encore les jeunes). Leur situation devient à nos yeux insupportable. Pauvreté. Précarité. Exclusion. Chômage. Dépendance. Problème d'accès aux soins. Crise du logement. Etc. Cette triste litanie n'épargne pas Remiremont. En effet, l'explosion des situations catastrophiques entraîne une surcharge pour les organismes sociaux qui ont de plus en plus de difficultés à répondre à toutes les demandes. Cela justifie que les crédits versés au CCAS soient renforcés dans le prochain budget.

 

Pour ce qui est de l'accès à la culture, pour permettre à tout un chacun de s'évader, nous demandons à ce que le monde associatif voit la part du budget, qui lui était l'an dernier alloué, réévaluée. Il faut que cette assemblée prenne conscience de l'importance de la culture, pour que Remiremont sorte renforcée de la crise.

 

Concernant le domaine éducatif, nous réaffirmons nos inquiétudes. Le busing n'est pas même un pansement, seulement une rustine. Ce dispositif doit selon nous être abandonné. Dans la mesure où sa finalité la plus plausible est le démantèlement à terme du groupe scolaire de Rhumont. Nous ne cautionnons la casse que vous organisez de l'enseignement public, laïque et gratuit au nom de l'échange et de l'intégration. Notre pacte républicain mérite d'autres considérations de la part de votre majorité que cette mesurette qui n'a été adoptée que par 9 communes en France.

 

Tertio, pour sortir plus fort de la crise Remiremont doit tourner le dos à l'égoïsme et à l'individualisme qui la ronge. Pour cela, notre assemblée doit faciliter la création de lien social entre tous les habitants de notre commune, afin que nos concitoyens puissent enfin mieux vivre ensemble. De réels progrès sont à faire en termes, de dialogues avec la population, de dialogues interculturels et intergénérationnels, de respect et de démocratie.

 

Pour ce faire, il est nécessaire de se donner les moyens de réunir les conditions d'une nouvelle gouvernance basée sur ce que certains nomment démocratie participative. La mise en place d'ateliers participatifs avant les grandes manifestations se déroulant dans notre ville serait un premier pas hautement significatif pour une implication du plus grand nombre dans la vie de la cité. Mais sachez qu'il faut une volonté politique forte pour associer les romarimontain(e)s aux décisions. Notre proposition de créer des comités de quartier va dans ce sens et doit attirer votre attention.

 

Par ailleurs, le vivre ensemble nécessite la redéfinition des missions de la police municipale pour la doter de moyens lui permettant de devenir une véritable police de proximité apte à rétablir un dialogue parfois devenu difficile avec nos concitoyens. La gauche romarimontaine considère que la situation actuelle de la police municipale sous-dotée en moyens humains et mise sous perfusion des caméras de surveillance n'est plus acceptable. Ses locaux confinés, à l'accès difficile, ainsi que sa concentration en centre-ville, au dépens des autres quartiers, ne s'inscrivent pas dans une volonté politique de dialogue, d'équité et de proximité.

 

La période de crise que nous traversons aurait dû donner tout loisir à chacun de réfléchir sur les causes de cette situation et d’infléchir le cap. Pour nous, la crise sociale, économique et écologique actuelle est le fruit du chacun pour soi poussé à son paroxysme. Pour sortir de cette crise, il faut remettre l’humain et le collectif au cœur de l’action publique à Remiremont, en menant une politique environnementale, sociale, éducative, culturelle et démocratique exemplaires.


Pour notre part nous n’avons pas renoncé à notre slogan: «Mieux Vivre Ensemble A Remiremont». Et ce, même si nos collectivités locales sont coincées dans un effet de ciseau financier, dû à la stagnation voire à la baisse de leurs recettes, et à l’augmentation de leurs charges. Ce contexte, aussi difficile soit-il, nous oblige à plus de volonté, plus d'imagination, plus d'efforts et ce DOB se doit d'énoncer clairement les choix nouveaux pour notre ville à l'orée d'une nouvelle décennie.

 

C'est pourquoi, la gauche romarimontaine propose à notre assemblée de prendre en compte (et il est temps) les difficultés grandissantes que rencontrent nos concitoyens dans leur quotidienneté. Pour ce faire, nous exigeons:

 

  • que la part communale de la taxe d'habitation et de la taxe foncière soient maintenues au même niveau en 2010.

  • que les tarifs du stationnement, de la navette bi-hebdomadaire, du restaurant scolaire, du centre aquatique, du centre de loisirs et des services rendus à la population soient inchangés pour protéger le pouvoir d'achat du plus grand nombre.

  • que la part allouée au CCAS soit revue à la hausse pour soutenir tous les ménages en détresse et que soient prises en compte toutes les urgences dans des délais raisonnables.

  • que les subventions envers le monde associatif soient largement revalorisées.

 

Notre ville doit se donner les moyens de poursuivre cette politique. Nos propositions sont réalistes:

 

  • parce que malgré la récession économique, l'inflation reste limitée.

  • parce qu'au vu du nombre inquiétant de logements vacants à Remiremont (qui est passé de 552 en 1999 à 713 en 2006 soit une augmentation de près de 30%), notre assemblée se doit de réfléchir à l'instauration d'une taxe sur la vacance qui nous permettrait de lutter contre la spéculation immobilière qui a cours dans notre ville (certains préférant garder leurs biens plutôt que de les remettre sur le marché) alors même qu'une crise du logement sans précédent s'amorce, d'inverser une tendance démographique inquiétante et nous doter d'une nouvelle recette.

  • parce que nous pouvons encore choisir d'investir moins ou simplement un petit peu moins vite.

 

Cher(e)s collègues, vous qui avez souvent raillé, à tort, notre manque de projets, et fustigé ce qui à vos yeux apparaissait comme de l'opposition systématique, sachez que si nos propositions énoncées ici, ne trouvent pas d'écho dans les rangs de votre majorité, nous nous verrons dans l'obligation de voter en conséquence lors de la présentation du budget primitif. Ceci n'est pas une menace, mais un engagement.

 

Je conclurai en espérant que les romarimontains, en dépit du désintérêt des besoins sociaux que vous avez exprimés jusqu'aujourd'hui, ne seront pas obligés de mettre la main à la poche dans quelques semaines lors du vote des taux d'imposition, pour suppléer vos priorités qui n'en sont pas.Serge Ragot 2 (2)

 

Je vous remercie.

Serge RAGOT

Conseiller Municipal de Remiremont

 

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